Un slasheur sachant se lâcher
ou quand la multipotentialité est assumée !
Je ne suis pas d’une génération où naturellement on se qualifie de slasheuse. Pourtant quand j’ai découvert que le fait d’être multi passionnée, multi activités avait un NOM un univers s’est ouvert à moi !
Ma toute première réaction a été de me dire : si je me reconnais bien en tant que multi activité, je ne me reconnais pas du tout en tant que haut potentiel.
J’ai toujours revendiqué ma polyvalence toujours ressenti un véritable plaisir à sauter d’une activité à l’autre. Un vrai shot d’adrénaline et c’est là toute la subtilité. Je suis sûre que vous savez de quoi je parle : ce sentiment d’immense satisfaction qui nous prend aux tripes et nous gonfle de fierté ?
Et oui, moi je sais passer d’une activité à l’autre avec une fulgurance qui amène l’admiration des « mono tâches »
Me voilà entrainée pour de nombreuses années dans la recherche de cette reconnaissance et prise dans l’engrenage du cercle vicieux de la multipotentialité.
Me voilà telle le chien de Pavlov à attendre ma croquette
La dopamine ! Cette fameuse hormone qui nous dupe pour notre plus grand bonheur ou pas !
Je ne suis finalement qu’une consommatrice de dopamine ! Que l’on soit bien clair je n’ai aucune expertise scientifique en la matière hormonale hormis ma curiosité et mon expérience personnelle pour dompter ces montagnes russes de mon enthousiasme.
Intervenant sur notre motivation, notre focus (attention + concentration), notre plaisir, notre mémoire (capacité de mémorisation) et notre sommeil. Cette hormone, la dopamine est au centre de notre activité.
En tant que multipotentielle, mon besoin de piqure de rappel en dopamine est important. La dopamine est libérée dans notre cerveau lors d’expériences que le cerveau associe au plaisir.
Dans notre société qui déjà sur-sollicite nos cerveaux, nous imaginons bien qu’en tant que personne sensible à la stimulation intellectuelle, il m’a fallu déployer des trésors d’astuces pour me canaliser.
Le cocktail stimulation des réseaux sociaux, internet, etc. + curiosité naturelle est détonnant !
Ma tête a souvent été en ébullition avec des idées qui fussent en arborescence et qui fait des liens incroyables ! Mon conjoint en fin de journée a parfois du mal à me suivre, et la lecture d’une recette de cuisine peut m’amener très, mais vraiment très, très loin 😀
Je sais que vous savez de quoi je parle !
Dérèglement des récepteurs de la dopamine comme dans certaine addiction ? Je le pense mais j’aimerai bien avoir le retour d’expert sur cette question.
Quand on a tendance à zapper ou slascher fort c’est important de savoir où l’on habite car cela permet d’avoir un phare pour éclairer notre route rarement linéaire.
Carine Yaméogo Tweet
En tous cas, dans ma pratique j’ai souvent utilisé l’entretien motivationnel pour aider mes clients à trouver une envie à un équilibre et sortir de la spirale négative du multipotentiel avant le burn-out (fatigue, sauts d’humeur, problème de concentration, recherche continue et irrépressible de nouveauté, le cerveau en surchauffe, etc.).
Un multipotentiel a tant à donner, partager, échanger, nous sommes une source continue de créativité et d’’idées, d’innovation. L’entreprise n’est pas toujours prête à accueillir ces profils, mais dans le monde d’aujourd’hui ouvert et où la majorité des solutions se trouve dans la transdisciplinarité, il est urgent de d’intéresser à ces « humanologues », bref aux multipotentiels !
Il y a quelques jours j’ai assisté à un échange sur la notion de « polyvalence ». En soit, effectivement, elle ne veut rien dire sauf chez des personnes qui n’ont pas encore identifié leur multipotentialité. Le besoin d’effectuer des tâches variées et une propension à l’ennui. Dans les CV nous pouvons les repérer dans des loisirs ou des lectures ou des visionnages inattendus et variés. Pour ma part cela était peu visible dans mes loisirs ou activités extra-professionnelles mais la diversité de mes centres d’intérêt en lecture, films et surtout documentaires.
La personne multipassionnée avance souvent seule. Cela n’est pas toujours un choix : c’est qu’elle est difficile à suivre car elle a un mode de pensée et de réflexion atypique. Si cette personne est également haut-potentielle cela est encore plus prégnant, car en plus ces personnes sont rapides dans leur réflexion.
Bref, tous cela sont des étiquettes et des cases, personnellement, cela m’a conforté dans mes choix de voies de carrière et dans le fait que j’ai bien toute ma tête .
Savoir comment fonctionne la pensée en arborescence m’a permis de mettre en place des outils pour aider mon efficience comme le mindmapping … la perte de temps et d’énergie que j’ai pu dépenser lors de mes études et mes 1ères années professionnelles !
La connaissance de soi est fondamentale mais encore plus pour un multipotentiel qui va avoir besoin pour s’épanouir de partir à la rencontre de son « pourquoi » des gros cailloux fondamentaux à son existence.
Ce pourquoi, nous faisons ce que nous faisons !
Quand on a tendance à zapper ou slascher fort c’est important de savoir où l’on habite car cela permet d’avoir une phare pour éclairer notre route rarement linéaire.
Quand on a tendance à zapper ou slascher fort c’est important de savoir où l’on habite car cela permet d’avoir une phare pour éclairer notre route rarement linéaire.
Le multipotentiel peut changer souvent de voie, le sens est primordial pour lui, en tout cas pour moi cela a été mon guide et j’ai changé plusieurs fois de voie et je suis partie à chaque fois que le sens n’était plus là. Une de nos forces est que l’inconnu attise plus notre curiosité qu’il ne nous fait peur. Personnellement je n’étais pas une casse-cou, j’étais peut-être même un peu timorée, mais je me suis lancée dans des nouvelles aventures la boule au ventre mais aussi avec une grande dose d’excitation.
Se connaitre est la première chose à faire, il y a autant de multipotentiel que de personne, il n’y a pas de grille toute faite. Les outils de connaissance de soi sont aujourd’hui très disponible à faire seul ou accompagné.
En ce qui me concerne j’ai usé et abusé des deux formules. Il est vrai que nous n’allons souvent pas aussi loin seul que bien accompagné, l’important est de savoir où nous voulons aller et le temps que nous avons pour cela !
Le dirigeant multipotentiel va devoir rechercher de la complémentarité et non pas de la similarité (respectivement la différence entre « les opposés s’attirent » et « qui se ressemble s’assemble » )au sein de ses équipes en étant vigilant sur son attrait naturel. Le multiactivité pour être performant va devoir travailler « son intuition » car chez moi cela a été un leurre car j’avais des automatismes de pensées et de comportement très rapides et fulgurants qui peuvent faire penser à de l’intuition !
Que nenni, juste mon cerveau qui me ramène gentiment vers ce que je fais le mieux !
Alors, cela est très efficace quand je souhaitais rester dans ma zone de confort, mais qui est devenu très douloureux quand j’ai souhaité passer à l’étape suivante…
Mon maitre mot aujourd’hui est la canalisation dans tous ses états, pour pouvoir vivre de toutes mes activités tout en étant dans le plaisir.
Me qualifier s’il le faut multi-activités/ multipotentiel cadre assez bien avec mon mode fonctionnement. Nous partageons avec les autres « neuro-atypiques’ dont font partie les hauts potentiels entre autres un fonctionnement en arborescence. Cette spécificité nous oblige à être vigilant à notre hygiène mental notamment à canaliser notre attention afin que notre multipotentialité devienne une force.
Et vous comment cela se passe-t-il pour vous ? Ça vous parle ?