Témoigner de son chemin.
Je suis parfaitement imparfaite et c’est ok pour moi !
Pendant longtemps j’ai été dans le contrôle voire le sur-contrôle. Contrôle de mon corps, de ma voix de mes gestes. Quand j’y repense je me dis que cela ne me lassait pas beaucoup d’énergie pour …la vie !
Je prenais l’imprévue de façon d’apparence impassible. Jeune fille, je m’évertuais comme un jeu à ne laisser rien paraitre.
Que m’avait-on dit qui avait généré cette protection chez moi ? Je pense que j’ai vécu mon enfance dans un sentiment de grande insécurité physique. Dans un monde que je ne comprenais pas : j’ai monté des barricades autour de moi qui un jour sont devenues obsolètes.
Trop limitantes je les ai déconstruites pièce par pièces durant des années.
Il m’a fallu apprendre à lâcher-prise. Une personne m’a dit récemment qu’elle ne me m’avait jamais vu me lâcher.
Lâcher… me lâcher pour lâcher quoi ? sa colère face à ce monde ? son désespoir face à mon impuissance ?
J’ai fait un jour le choix de fermer la boite de mon hyper sensibilité pour essayer de la TRANSCENder. J’ai appris ce mot très tôt et immédiatement je l’ai adoré comme le verbe sublimer.
Transcender : passer au-dessus de … Sublimer : rendre beau !
Aujourd’hui ces verbes d’action sont devenus pour moi ces noms : Transcendance et Sublimation comme des états.
J’ai fait cela comme le pouvait une adolescente et ensuite une jeune adulte.
J’entends toute la solitude qui transparait dans mes mots. La solitude et l’introspection ont été longtemps mes compagnes. J’ai fait miennes ces paroles de Léo Ferré :
« Je suis d’un autre pays que le vôtre
D’une autre quartier
D’une autre solitudeJe m’invente aujourd’hui des chemins de traverse
Je ne suis plus de chez vous
J’attends des mutants… »
Peut-être ai-je aussi intériorisé la colère et la révolte qui émanent aussi de ce texte. J’ai toujours aimé dans les musiques et les chansons les décrochés et les ruptures de rythmes inattendues.
Finalement je crois que j’ai toujours voulu être inattendue, … surprenante à défaut d’être comprise !
Cela ne rend pas le chemin simple mais c’est le mien. Je le regarde avec tendresse.
Que reste-t-il aujourd’hui de cet enfant là en moi ? Un regard doux et plein de compréhension, un verbe parfois incisif .
Alors me lâcher ? Je peux le faire mais je ne suis pas obligée. Je ne me lâche pas… « je ne lâche rien » je m’accroche… je m’accroche à la vie !
Sinon il se passe quoi, je m’effondre, je sombre… alors… je me suis tue.
C’est le travail d’une vie je pense. C’est la conquête de ma vie.
La solitude, mon amie, ma compagne, j’ai transigé avec le fait que je n’ai pas d’amies proches mais que je suis de plus en plus entourée de personnes en qui j’ai confiance et qui peuvent avoir confiance en moi. Les bonnes personnes qui acceptent et/ou comprennent ma singularité !
Le partage en authenticité est aujourd’hui également ma quête, témoigner en transparence de mon chemin, ma vulnérabilité aussi. J’ai la croyance que cela peut servir de la même façon que j’ai été personnellement inspirée par des personnes qui se sont montrées avec leurs failles.
Je me choisis authentique dans ma parfaite imperfection, je ne souhaite plus me travestir, et cela fait tellement de bien !
Je vous invite si cela vous parle à emprunter ce chemin pour le faire peut-être vôtre !