Multiples outils et multipotentialité
Je viens de terminer une conversation narrative avec une cliente sur un sujet assez personnel, en lien avec le poids de son histoire que l’on fait porter, ou pas, à ses enfants.
Comme à chaque fois, j’ai vécu cette conversation comme un saut à l’élastique (activité que je n’ai jamais faite au demeurant). Je m’explique : quand je commence une conversation, je n’ai pas de plan préétabli. Mon intention se pose quelques secondes avant que je pose la prochaine question. Souvent celle-ci est liée à une partie d’une carte narrative, celle qui me semble la plus appropriée (une carte : c’est comme cela que l’on nomme les ‘protocoles’ en approche narrative). Ou alors, il peut s’agir d’une invitation à explorer une dimension de son histoire avec un outil issu de la Programmation Neurolinguistique ou des constellations. Privilège de multi…outils, je me connecte à mon client et je laisse venir l’outil ou l’approche qui se présente ; souvent la plus adaptée à la problématique du client afin de « passer la porte ». C’est-à-dire la clé qui va permettre de décaler le cadre de pensées traditionnelles du client. Passer outre son mode de fonctionnement personnel est difficile, sans l’accompagnement d’un tiers.
Un jour une cliente m’a dit : « Je ne pense pas que seul on puisse arriver à quelque chose d’abouti. Seul on peut avoir les pièces, mais on a besoin de quelqu’un qui aide à faire le lien, qui aide à réunir les pièces du puzzle. J’ai l’impression que tu as eu ce rôle de m’aider à réunir les pièces de mon puzzle ».
Les livres de développement personnel peuvent aider, mais il faut savoir « les lire ». C’est à dire savoir, ou pouvoir, mettre en pratique ce qu’ils préconisent.
C’est bien de lire, c’est bien de comprendre. Mais ensuite, comment je mets en pratique ?
Les livres de développement personnel permettent d’ouvrir son esprit sur autre chose et aussi d’avoir un esprit critique, mais pour la mise en pratique c’est plus compliqué seule… »
C’est vraiment cela le plus d’un coach narratif ! C’est notre capacité à entrer en conversation plus qu’en questionnement. Bien sûr, il y a des questions. Mais elles ne sont que le prétexte à la suite de la narration.
L’autre histoire, celle que notre partenaire de conversation chuchote ou dit à « mi-mots ». Cette curiosité me permet la posture décentrée que réclame ce métier.
En séance de coaching, ce qui me permet d’être réellement décentré c’est ce laps de temps qui me permet de choisir la prochaine marche et ne pas appliquer juste un protocole ou un processus. Décentré cela veut dire mettre le client au centre, et non pas nous-même, ou nos désirs pour le client. C’est toujours le client qui sait !
Personnellement, je ne sais pas suivre à la lettre les consignes et je m’ennuierai férocement. Je déroule des tapis devant les portes que le client m’a permis d’ouvrir, et lui décide de prendre ce chemin ou pas. S’il ne le prend pas, nous changeons de route.
J’ai la croyance qu’il y foison de façons d’arriver à destination.
Cette fois-ci avec ma cliente, nous avons exploré les trous noirs, et vécu en direct un effet papillon !
Ma cliente m’a dit que j’étais une assembleuse de pièces de puzzle, j’aime bien l’idée.
À la fin c’est elle qui trame le récit. Je ne fais que « choper » les interstices dans lesquelles jaillissent les histoires alternatives qu’enfin mon client tisse et épaissit avec moi. Et à la fin des trucs dans le corps, un sourire aux lèvres.
Le plus beau des retours pour moi !